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Le calfatage bateau, toute une histoire (Et chacun a la sienne !)

Retrouvez dans cet article les outils pour calfater et la manière de les utiliser. 
Le calfatage est une étape essentielle que nous retrouvons depuis toujours dans l’histoire des bateaux. Chaque bateau en bois est calfatée pour assurer son étanchéité.
Découvrez également des contenus vidéos illustrant chaque technique et outils utilisés par de vrais charpentiers de marine.

Le calfatage, qu’est-ce que c’est ?

Calfater, c’est insérer, en force, un cordon textile entre les bordés d’une coque ou les lames de pont d’un bateau en bois. C’est un travail très fréquemment réalisé par le charpentier de marine. Il a deux objectifs : étanchéifier l’embarcation et jouer un rôle de protection pour la coque.

L’application de matière entre les planches empêche les entrées d’eau. Lorsqu’un bateau classique ou traditionnel est mis à l’eau, le bois de la coque gonfle et serre la matière insérée entre les bordés. C’est le même principe sur le pont. Le calfatage empêche l’eau salée et l’eau de pluie de pénétrer dans l’habitacle. La structure extérieure du bateau désormais étanche, l’équipage est assuré de pouvoir naviguer en sécurité.

Le calfatage de coque permet aussi de protéger le navire des agressions et micro-organismes du milieu salin. Grâce à lui, le bateau résiste mieux aux efforts. Les bordés constituent un ensemble plus résistant lui permettant de ne plus subir les déformations causées par la mer.

Dans le cadre de la construction ou de la restauration d’un bateau en bois, on comprend donc que le calfatage est une mission de la plus haute importance, à réaliser avec le plus grand soin !

Comment calfater ?

La technique traditionnelle

Le calfatage est utilisé en construction navale depuis des milliers d’années. Les constructeurs des premiers bateaux en bois plaçaient déjà des végétaux entre les différentes planches pour rendre leurs embarcations étanches. Si de nouveaux matériaux sont venus modifier ces habitudes ancestrales, la technique est restée sensiblement la même.

On distingue deux étapes dans le calfatage d’un bateau bois : dans un premier temps, la pose d’un cordon végétal entre les éléments en bois, puis celle d’un enduit imperméable par-dessus.

Insérer un cordon végétal entre les bordages

Ce premier travail requiert déjà de la technicité et du soin, si ce n’est un savoir-faire particulier.

En fonction de la taille du joint, il peut d’abord être nécessaire de l’ouvrir. Ensuite, on pointera le cordon de part et d’autre du joint au moyen d’un fer à calfat adapté, en toronnant éventuellement entre les deux points. Puis, on frappera la matière pour la faire rentrer.

Il y a différentes façons de frapper la mèche, ou tresse : on peut l’enfiler, lorsque le joint est assez étroit, ou la moutonner, lorsque le joint est plus large. Enfin, en fonction du matériau sélectionné, le cordon pourra être divisé ou doublé pour s’adapter à la jointure à réaliser.

Recouvrir les joints d’un enduit

Une fois la première étape réalisée, il faudra étanchéifier la jointure entre les bordés pour protéger le cordon. On recouvrira l’ensemble d’un enduit qui, lorsqu’il sera correctement appliqué et sec, sera poncé. A la fin du travail, le pont sera uniforme et la coque constituera une surface lisse, homogène, prête à peindre.

Les matériaux et outils pour un calfatage

Pour le propriétaire d’un bateau classique ou traditionnel, le calfatage de coque ou de pont mérite des produits et outils de qualité.

Le cordon textile, ou végétal

Pour garnir les joints des bordés, le cordon pourra être de la mèche coton, du cordage ou de l’étoupe à base de chanvre ou de lin. Les cordons peuvent avoir 1, 2 ou 3 fils et sont parfois goudronnés. Parmi les différents cordages, les retors et bitords sont toronnés.

Les produits possèdent différents diamètres et couleurs et sont vendus en pelotes ou en tourets de longueurs variables. On choisira le matériau en fonction de la typologie du bateau, du caractère des joints à boucher mais aussi du caractère du charpentier… Chacun a sa méthode !

En général, on utilisera plutôt le coton pour le pont (même s’il est employé de la tête aux pieds, par exemple, sur les barquettes marseillaises) et le bitord, le luzin et le merlin pour les bordés, dont l’ouverture est régulière. L’étoupe sera utilisée pour les fortes épaisseurs de joints, car facilement ajustable.

 

Maillet et fers pour calfater

On utilisera un maillet et des fers à calfat adaptés, choisis en fonction de la profondeur des joints et de la matière à frapper : Coton à calfater, chanvre bitord, merlin ou luzin… 

Les fers sont des outils particulièrement résistants, fabriqués industriellement ou à la main, en acier forgé, ou trempé au carbone. On distingue les fers à calfat à lame droite et les fers à calfat courbés. L’épaisseur de la lame varie de 1 à 4mm.

Ce sont généralement de belles pièces : chaque charpentier de marine a le sien !

L’enduit de calfatage

Pour l’enduit imperméabilisant sur la jointure, on aura aussi le choix. Les produits les plus utilisés sont le brai, un mélange de bitume oxydé et d’asphalte, et le mastic de vitrier, un produit à base de craie et d’huile de lin. En fonction des caractéristiques du navire, on pourra aussi opter pour le mastic élastique, en résine polymère mono-composante. L’application du produit se fait généralement à la spatule ou au couteau.

L’un des plus bel exemple de calfatage, reste celui de la grand’chambre de l’Hermione qui a d’ailleurs consacré un article illustré à ce sujet en 2020.

Il existe donc plusieurs techniques mais pour arriver à la même conclusion : rendre le bateau étanche.

Vous prévoyez de réaliser le calfatage d’un bateau traditionnel ou classique ? Vous trouverez dans votre quincaillerie marine A l’Abordage tous les outils et matériaux qu’il vous faut. Et parce qu’il peut être nécessaire d’obtenir le conseil d’un professionnel pour faire le bon choix, n’hésitez pas à nous contacter !

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